La Reine des Neiges, de Hans Christian Andersen

Paru en 1844, La Reine des Neiges se divise en sept histoires. La première relate comment le miroir maléfique fabriqué par le diable a éclaté en milliards de morceaux qui se sont répandus sur la terre. Les autres récits narrent les aventures de Gerda, qui parcourt par le vaste monde pour retrouver son ami Kay, enlevé par la Reine des Neiges alors que des fragments de miroir s’étaient logés dans son œil et dans son cœur. De l’éternel été du jardin de la magicienne à l’humble chaumière de la Finnoise en passant par le palais royal et le repaire des brigands, ce conte très poétique a également une grande portée philosophique. Si Gerda représente l’innocence, l’affection et la pureté traditionnellement associées à l’enfance, la...

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La Petite Sirène, de Hans Christian Andersen

Un palais sous-marin empli de sable fin, de perles et de fleurs merveilleuses. Des sirènes à la longue chevelure et aux voix enchanteresses. Un amour impossible, jalonné de souffrance et de sacrifices… Si toutes les adaptations de La Petite Sirène sont fidèles à l’un de ces aspects du conte, aucune n’égale l’œuvre originale de Hans Christian Andersen. Poésie, magie et tragédie y dialoguent, tissant un texte d’une grande beauté. Avec Frankenstein, ce conte est l’une des plus belles histoires d’amour que j’aie lues : la créature et la sirène ont en commun de n’avoir pas de nom, et d’aimer sans être aimés en retour. S’il n’est sans doute pas nécessaire de résumer cette histoire que nous...

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Syngué Sabour – Pierre de patience, d’Atiq Rahimi

En Perse, quand un secret est trop lourd à porter, on le raconte à une pierre que l’on enterre profondément. On révèle tout à cette pierre de patience, on y déverse son âme, jusqu’à ce qu’elle explose et délivre l’être qui s’est confié à elle. « Quelque part en Afghanistan ou ailleurs »,  une femme décide de faire de son mari, tombé dans le coma, sa pierre de patience. Au fil des pages, les secrets s’égrènent, l’existence de ce couple qui pourrait être n’importe lequel se déconstruit en même temps qu’elle se restructure, la vérité se dévoile et la tension monte… Jusqu’à l’explosion finale décrite par la légende. Syngué Sabour fait partie de ces romans que l’on n’oublie pas. Dans un style vivace, à la fois efficace et poétique,...

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Le Papillon, d’Andrus Kivirähk

Depuis que j’ai lu L’Homme qui savait la langue des serpents, je suis devenue viscéralement fan d’Andrus Kivirähk. Loin des aventures déjantées qui le caractérisent, cet auteur nous livre avec Le Papillon un roman poétique et mélancolique. Entre rêve et réalité, mensonge et légende, folkore et faits réels, Le Papillon raconte l’histoire du théâtre de l’Estonia, construit en 1913 et détruit en 1944. Satire sociale, conte drolatique, on retrouve dans ce récit tous les éléments qui ont fait le succès des précédentes œuvres de Kivirähk : Le Papillon s’en démarque également par sa douceur et sa délicatesse. Loin de la violence caricaturale et des métamorphoses improbables des Groseilles de novembre, Le Papillon est d’abord une...

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Gudú, le roi oublié, d’Ana María Matute

Autant vous l’annoncer tout de suite, cet article va s’avérer long et frustrant. Long parce que je vais vous raconter par le menu Gudú, le roi oublié, frustrant parce que vous ne pourrez jamais le lire, vu que ce roman espagnol n’est pas traduit en français. Je l’ai découvert lors d’un voyage à Barcelone : il m’a été conseillé par la personne chargée de me faire passer le test de niveau dans l’école où j’allais rester deux semaines. Dernière information avant de plonger dans cette histoire formidable : Ana María Matute siège à l’Académie royale d’Espagne, elle a reçu de nombreux prix et pourrait bien finir par obtenir le Nobel. C’est donc un auteur à lire (treize de ses œuvres ont été...

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Les mots perdus, de Catulle Mendès

Ce conte de 1888 fait partie de ceux qui se lisent une fois, et se retiennent longtemps. L’intrigue est simple : une fée, courroucée pour une raison que l’histoire ne dit pas, décide de punir le pays qui l’a offensée en rayant de la mémoire de ses habitants les mots « Je vous aime ». Privés de cette phrase toute simple, cette province finit bientôt par dépérir. L’amour existe toujours mais ne peut plus se dire, et toutes les romances périclitent… Jusqu’à ce que la fée se retrouve prise à son propre piège. On retrouve dans Les mots perdus le style élégant du XIXème siècle : des phrases longues, bien construites, efficaces, poétiques et non dénuées de satire dans l’exagération des caractères. Ainsi du rire de la fée « qui...

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Splendeurs et misères des courtisanes, d’Honoré de Balzac

Venant conclure la trilogie élaborée autour du personnage de Vautrin, Splendeurs et misères des courtisanes est à lire après Le Père Goriot et Illusions perdues. Trois romans qui n’en font qu’un, autour de cet ancien forçat, tour à tour ange et démon, meurtrier et prêtre, riche, déterminé, éternellement mystérieux. Vautrin, qui tente en vain de séduire Eugène de Rastignac dans Le Père Goriot, et sauve du suicide Lucien de Rubempré dans Illusions perdues, pour enfin l’élever au sommet du beau Paris dans Splendeurs et misères des courtisanes. Si l’élévation de Lucien est digne de Faust, sa chute rappelle celle de Lucifer, et n’en est que plus tragique. De Splendeurs et misères des courtisanes, je retiens surtout le personnage...

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