La Reine des Neiges, de Hans Christian Andersen

Paru en 1844, La Reine des Neiges se divise en sept histoires. La première relate comment le miroir maléfique fabriqué par le diable a éclaté en milliards de morceaux qui se sont répandus sur la terre. Les autres récits narrent les aventures de Gerda, qui parcourt par le vaste monde pour retrouver son ami Kay, enlevé par la Reine des Neiges alors que des fragments de miroir s’étaient logés dans son œil et dans son cœur. De l’éternel été du jardin de la magicienne à l’humble chaumière de la Finnoise en passant par le palais royal et le repaire des brigands, ce conte très poétique a également une grande portée philosophique.

Si Gerda représente l’innocence, l’affection et la pureté traditionnellement associées à l’enfance, la Reine des Neiges est son exact opposé : sa beauté est froide, indifférente et dépourvue d’amour. Les morceaux de miroir qui empoisonnent Kay symbolisent l’arrivée de l’adolescence : grâce à eux, il peut imiter les travers de chacun à la perfection et apprend à se moquer de son prochain, ce que les adultes autour de lui trouvent « intelligent ». Ses jeux deviennent « sérieux », il n’a d’amour que pour la logique parfaite et sans faille des mathématiques : c’est tout naturellement qu’il se met à préférer les flocons de neige aux roses, et suit la Reine des Neiges exempte de tout défaut dans son palais des glaces.

Faut-il préférer la raison aux sentiments ? À quoi bon grandir en conservant un cœur d’enfant ? Telles sont les questions que pose Andersen à travers ses personnages. L’éternité recherchée par la Reine des Neiges, en s’incarnant dans l’amour que se portent Gerda et Kay, apporte une magnifique réponse à ces dichotomies, poussant ces concepts ennemis à se compléter pour former un tout. Comme dans La Petite Sirène, La Reine des Neiges comporte de nombreuses références au Dieu des chrétiens ; cependant, le texte va au-delà. Dieu, plutôt qu’une divinité à prier, fait figure d’entité païenne : il incarne les forces positives du monde, des animaux et des hommes, qui triomphent invariablement du mal, telles des roses repoussant après chaque hiver.

Et vous, qu’en pensez-vous ? Avez-vous lu La Reine des Neiges ? Bien qu’elle donne son titre au conte, elle est étonnamment peu présente. Pourtant, on la retrouve dans son palais vide et beau, dans les flocons de neige et dans la logique des mathématiques… J’adore ce conte à la fois poétique et mystérieux ! J’aimerais m’en servir dans La Bibliothèque ou en faire une réécriture. Si vous souhaitez le lire, il est disponible sur Wikisource 😉

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