Candide, de Voltaire

Loin à l’Est, en Westphalie, au pays des lettres, Un jeune orphelin vivait dans un grand château. Élevé dans l’idée que le monde était beau, Il s’appelait Candide, Pangloss était son maître. Il s’éprit de Cunégonde, fille du seigneur : Ce fut le début d’une série de malheurs. Chassé du paradis pour l’amour de sa belle, Le voilà enrôlé de force dans l’armée, Torturé, fouetté, sauvé, frappé puis chassé, Il fuit au Portugal, enchaîne les duels, Traverse le Brésil pour finir en Turquie, Multiplie toutes sortes de péripéties. Candide est optimiste et persiste à penser, Que le monde où il vit est en tous points parfait. Ses compagnons hardis sont autant d’archétypes, Qui à l’évolution du héros participent. En plus de Cacambo, valet toujours fidèle On trouve ainsi...

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Les dieux ont soif, d’Anatole France

Roman paru la veille de la Grande Guerre, Souvenir de la folie révolutionnaire, Les dieux ont soif est le récit d’un glissement, Celui d’un pur idéal qui devient dément. On y suit, sous la Terreur, au milieu des brutes, D’Évariste Gamelin l’ascension puis la chute. Le contexte historique est finement tissé, Plongeant le lecteur dans les grands noms du passé : Le Paris de l’été, de l’amour et d’hier, Le Paris de l’automne, harcelé aux frontières, Le Paris de l’hiver, du froid et de la faim, Le Paris du printemps, de l’espoir, du dédain. L’histoire est d’un jeune peintre, fébrile, enthousiaste, Généreux et modeste, inspiré, pauvre et chaste, Que la fortune mène au plus haut tribunal : Il se fait, de doux et d’aimant, dur et cruel. Pour protéger la paix il condamne...

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Germinal, d’Émile Zola

Après Les Indes noires, j’ai relu Germinal, Chef d’œuvre lu trop jeune et digéré fort mal. Peinture émouvante du labeur des mineurs, De leur vie si ingrate et injuste, de leur mœurs, Sous terre, chez eux, en grève, on suit tout un coron, Sans oublier ses ingénieurs et ses patrons. Récit écrit à l’aune des mines d’Anzin, C’est ainsi un roman réaliste à l’extrême, Où nul détail n’est épargné, presque voisin Du reportage, auquel s’ajoutent tout de même Un souffle épique et plus puissant que la misère, Les émois d’une fille, d’un homme et d’une mère. On entre dans Germinal au Nord, à Montsou, En suivant d’Étienne Lantier la longue errance. Voué par Zola au meurtre, à l’ivrognerie, Il devient chef de la révolte malgré lui, Fleuron portant...

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Les Indes noires, de Jules Verne

J’ai lu Les Indes noires car il était placé Après le grand Voyage au Centre de la Terre. J’imaginais de l’Inde le doux exotisme Mais je fus dans les mines de charbon plongée ! J’ignorais que l’or noir extrait de ces houillères, Leur avait valu ce surnom plein de charisme. De Jules Verne on reconnaît le goût constant Du progrès scientifique, mâtiné cependant D’élans de tendresse envers le surnaturel, Qui ne sont pas sans rappeler Le Rayon vert. Mineurs et ingénieurs ont ici la part belle : De leur Écosse ils cherchent à sauver la houillère. Les Indes noires réunit des protagonistes, Aussi variés que joyeux, courageux et tristes. Si tous demeurent encore, du début à la fin, D’un caractère égal que rien jamais ne change, Je...

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Voyage au Centre de la Terre, de Jules Verne

Un éminent géologue trouve dans un manuscrit médiéval un mot inattendu, lui révélant un chemin qui conduirait au centre de la Terre. Enthousiasmé, il embarque son neveu pour une exploration hors-normes, dont le point de départ se situe en Islande, dans le cratère d’un volcan éteint, et dont le point d’arrivée est un mythe à prouver… C’est le début d’une aventure étonnante, à la croisée de la science et de l’impossible, narrée par un personnage avec lequel j’ai immédiatement sympathisé. Humour, danger et fascination font tout le sel de ce Voyage au Centre de la Terre, écrit avec le brio efficace de Jules Verne. J’ai très vite eu l’impression d’être dans un huis-clos, tant les protagonistes se retrouvent...

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Tristan et Iseult, adapté par René Louis

Triste naissance, signification curieuse pour un prénom de héros, présage d’un destin funeste, ainsi commence la légende de Tristan et Iseult. Vainqueur de monstres, chanteur talentueux, le jeune guerrier réclame, au nom du roi Marc de Cornouailles, la main de la princesse d’Irlande Iseult. Mais la belle, aidée par la magie, en décide autrement, et un philtre d’amour l’unit pour trois ans à celui qu’elle aime. Aidés par leurs fidèles serviteurs, les amants multiplieront les ruses pour échapper à la vigilance de l’époux trompé et des barons félons. René Louis signe avec cette adaptation un retour aux origines celtiques du conte tant de fois remanié, et nous emporte dans une histoire inoubliable. Tristan et Iseult dévoile une...

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Les Affinités électives, de Goethe

Je suis entrée difficilement dans Les Affinités électives : la langue m’a certes freinée, mais le rythme assez lent de l’histoire et la passion bizarre des personnages pour l’aménagement de leur jardin n’ont pas aidé. J’ai découvert sans entrain le quotidien calme d’Édouard et Charlotte, tombés amoureux dans leur jeunesse, séparés par des mariages arrangés et heureusement réunis par le décès de leur conjoint respectif. Je me doutais bien que l’arrivée du Capitaine Otto, ami désargenté d’Édouard, et d’Ottilie, la nièce orpheline de Charlotte, ajouteraient du piment à l’histoire, cependant la narration reste très froide et distante, ce qui m’a obligée à changer sans cesse de point de vue pour ne pas...

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