Germinal, d’Émile Zola
Après Les Indes noires, j’ai relu Germinal,
Chef d’œuvre lu trop jeune et digéré fort mal.
Peinture émouvante du labeur des mineurs,
De leur vie si ingrate et injuste, de leur mœurs,
Sous terre, chez eux, en grève, on suit tout un coron,
Sans oublier ses ingénieurs et ses patrons.
Récit écrit à l’aune des mines d’Anzin,
C’est ainsi un roman réaliste à l’extrême,
Où nul détail n’est épargné, presque voisin
Du reportage, auquel s’ajoutent tout de même
Un souffle épique et plus puissant que la misère,
Les émois d’une fille, d’un homme et d’une mère.
On entre dans Germinal au Nord, à Montsou,
En suivant d’Étienne Lantier la longue errance.
Voué par Zola au meurtre, à l’ivrognerie,
Il devient chef de la révolte malgré lui,
Fleuron portant du communisme l’espérance,
Après l’échec social et l’anarchisme fou.
Des mineurs on voit les parangons, les Maheu,
Se tuant à la tâche à travers tous les âges,
Les parents, les enfants, les jeunes, les aïeux.
Autour d’eux, des ménages malheureux surnagent :
Le noir capitalisme est ainsi au complet,
Montrant de l’industrie la triste renommée.
Germinal est un texte aux multiples facettes,
Naturaliste, politique, engagé, de fait.
Dénonçant l’injustice d’une société
Indifférente et méprisant l’humanité,
C’est la terrible pensée d’un peuple en éveil,
C’est des hommes la soif de devenir pareils.
Roman parlant d’amour comme d’égalité,
Tous deux sont avortés, refoulés, bafoués.
Les maris sont dans leur droit en battant les femmes,
Les enfants sont des bouches à nourrir, sans âme,
Et l’espoir terminal de tous ces pauvres hères
Rappelle à coup sûr Les Raisins de la Colère. »
Émilie – Apprentie Bibliothécaire