Don Quichotte, de Miguel de Cervantes

Drôle, absurde, philosophique, romanesque, satirique, les adjectifs pour qualifier le chef d’œuvre de Cervantes ne manquent pas. L’Ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche raconte les aventures d’un aristocrate espagnol décati, qui a tellement lu de romans médiévaux qu’il finit par prendre la fiction pour la réalité. Le voilà parti de chez lui, monté sur son vieux cheval Rossinante, pour parcourir le vaste monde. Son objectif : sauver les demoiselles en détresse des vilains enchanteurs et aider les nobles cœurs qui croiseront sa route. En chemin, il rencontre un paysan, Sancho Panza, qu’il prend pour écuyer ; de temps à autre, il se remémore avec tendresse Dulcinée, la douce amante (imaginaire) qu’il laisse derrière lui....

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Moby Dick, de Herman Melville

Lors d’un exercice de traduction, j’ai entendu dire d’Herman Melville que certains de ces romans étaient tellement complexes que même les anglophones ne les comprenaient pas. Ce n’est heureusement pas le cas de Moby Dick, que j’ai pu lire dans le texte sans difficulté majeure de compréhension. Je n’irai toutefois pas jusqu’à dire que c’est une œuvre facile d’accès : tortueux, mélancolique, méditatif, c’est le genre de roman qu’il faut relire plusieurs fois pour en saisir pleinement la portée. De Moby Dick, je retiens le début, hautement comique, quand Ismaël se retrouve contraint de partager son lit avec le colossal Queequeg. Je garde également le souvenir de passages très philosophiques : la...

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Oliver Twist, de Charles Dickens

Qui ne connaît pas, au moins de réputation, ce célèbre roman de Charles Dickens ? De même qu’ Orgueil et Préjugés, Oliver Twist est une œuvre fondatrice, dont les rouages ont été maintes fois imités, et la qualité rarement égalée. À l’archétype de l’orphelin maltraité s’ajoute la dénonciation engagée de la société victorienne, dépeinte avec une ironie féroce. Pas de critique directe, mais des dialogues maîtrisés, dans lesquels les personnages révèlent toute leur monstruosité avec un naturel désarmant, et des descriptions sobres, qui laissent le lecteur seul juge des atrocités dont est victime Oliver au fil du roman. D’Oliver Twist, je retiens l’affreuse hypocrisie du gras Mr. Bumble, affamant sans vergogne les enfants de...

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Splendeurs et misères des courtisanes, d’Honoré de Balzac

Venant conclure la trilogie élaborée autour du personnage de Vautrin, Splendeurs et misères des courtisanes est à lire après Le Père Goriot et Illusions perdues. Trois romans qui n’en font qu’un, autour de cet ancien forçat, tour à tour ange et démon, meurtrier et prêtre, riche, déterminé, éternellement mystérieux. Vautrin, qui tente en vain de séduire Eugène de Rastignac dans Le Père Goriot, et sauve du suicide Lucien de Rubempré dans Illusions perdues, pour enfin l’élever au sommet du beau Paris dans Splendeurs et misères des courtisanes. Si l’élévation de Lucien est digne de Faust, sa chute rappelle celle de Lucifer, et n’en est que plus tragique. De Splendeurs et misères des courtisanes, je retiens surtout le personnage...

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Les Hauts de Hurlevent, d’Emily Brontë

J’ai lu Les Hauts de Hurlevent trois fois en anglais, et je compte bien le relire une quatrième fois tant je trouve ce roman fascinant. Romantique aux accents gothiques, réaliste teinté de fantastique, l’œuvre d’Emily Brontë est un monde à part entière, poétique et mystérieux, lande balayée par les vents dont la beauté n’a d’égale que l’étrange cruauté. Beauté qui commence dès le titre original, Wuthering Heights, plutôt bien rendu par la traduction française. Beauté difficile d’accès aussi, pour le lecteur qui suit Mr. Lockwood, citadin dont le récit à la première personne est écrit dans un style si ampoulé qu’il a bien failli me décourager. Heureusement, c’est ensuite Nelly Dean qui prend la parole,...

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Frankenstein ou le Prométhée moderne, de Mary Shelley

Frankenstein est un roman aussi court qu’intense, et l’un des plus universellement mal interprétés que je connaisse. Sans avoir lu de critiques poussées sur cette œuvre, je l’ai abordée avec en tête le cliché classique du méchant zombie à abattre. Je m’attendais à une histoire qui fait peur : Mary Shelley a écrit ce texte dans le cadre d’un concours sur le sujet de la peur (concours qu’elle a d’ailleurs remporté) et toutes les références cinématographiques à Frankenstein tournent autour de la peur. Or, pour moi, le vrai sujet de ce livre est l’amour. Vous connaissez tous le sujet : le brillant docteur Frankenstein parvient, aux termes de longues recherches, à insuffler la vie dans un corps recréé à partir de...

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Orgueil et Préjugés, de Jane Austen

Que dire de cette histoire d’amour connue entre toutes sans répéter ce que d’autres ont déjà écrit ? Une question me semble les résumer toutes. Pourquoi une telle œuvre a-t-elle rencontré pareil succès ? Orgueil et Préjugés réunit de nombreux éléments éculés que les romances actuelles ont usé jusqu’à la corde : un homme riche et arrogant rencontre une femme pauvre mais fièrement indépendante dont la beauté et l’intelligence finissent par le conquérir. Où se situe l’originalité de ce roman ? Il y a plusieurs réponses à cette interrogation. La première me semble contenue dans le genre romanesque lui-même : le roman tel que nous le connaissons, avec son réalisme et ses développements psychologiques, n’est né qu’au XVIIIème...

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