La Pierre de lune, de Wilkie Collins

La Pierre de lune est un classique de la littérature anglaise du XIXème siècle. Le titre désigne un diamant mythique, offert à une jeune fille pour son anniversaire, et volé la nuit même ; le roman raconte l’enquête pour retrouver ce trésor. J’aime beaucoup Wilkie Collins, dont j’ai également lu La Femme en blanc : ses romans sont à la croisée du policier et du romantisme, et suivent toujours un rythme haletant, publication en feuilleton oblige. Ce sont les changements de narrateur que j’ai le plus appréciés dans La Pierre de lune. Cette grande variété de tons allie humour, ironie, poésie et suspens, et fait que l’on ne s’ennuie jamais. L’histoire commence avec le majordome d’une riche famille, dévoré malgré lui de...

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Le Lys dans la vallée, d’Honoré de Balzac

Le Lys dans la vallée raconte l’histoire de Félix de Vandenesse, jeune échappé de province qui se lance dans la vie parisienne. À l’inverse d’autres figures balzaciennes comme Lucien de Rubempré ou Eugène de Rastignac, Félix est happé hors de Paris sitôt après y être entré, puisqu’il tombe amoureux d’une femme de la province. Ce roman est le récit de cet amour. J’ai adoré ce livre, car on se retrouve plus facilement dans le personnage de Félix, candide, généreux et impulsif, que dans Lucien et Eugène. Lucien est plus faible, Eugène plus cynique, tous deux sont plus ambitieux. Félix veut être heureux. La scène d’ouverture du roman, où il rencontre Madame de Mortsauf, est un passage amoureux remarquable de spontanéité et de...

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Les Misérables, de Victor Hugo

Ce roman est le seul qui m’ait fait pleurer. J’ai mis trois jours à me remettre de la fin, et j’en ai rêvé deux nuits. Aucun autre livre ne m’a autant marquée. Est-il besoin de le résumer ? Peut-on raconter des personnages comme Jean Valjean, Cosette, Fantine et Javert ? Cosette est presque entrée dans le dictionnaire, tant elle représente à la perfection l’enfant martyr. Mais ces personnages ne sont pas des stéréotypes, et c’est pour cette raison qu’ils ont marqué autant de générations de lecteurs. Cosette adulte devient coquette, Javert est un homme profondément droit ; seuls Fantine et Jean Valjean ont le cœur véritablement bon. Ils souffrent pourtant, plus qu’aucun autre personnage des Misérables, et c’est...

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Le Décaméron, de Boccace

Le Décaméron est un recueil de cent contes du XIVème siècle. Dix personnages fuient la peste de Florence dans des palais utopiques : pour se divertir, ils racontent chacun une histoire par jour pendant dix jours. Chaque jour a un thème imposé, de l’amour aux histoires qui finissent mal en passant par les aventures dangereuses. Si le titre, l’auteur ou l’époque vous effraient, rassurez-vous : Le Décaméron est un livre résolument drôle, et étonnamment moderne. Les femmes trompent tour à tour maris trop vieux et parents trop sévères, l’intelligence triomphe de la bêtise, et peu importe que l’on soit chrétien ou athée. Quantité de fables vous sembleront familières, tant Boccace a été repris et adapté. Plusieurs contes grivois m’ont...

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Au Bonheur des Dames, d’Émile Zola

Ce roman raconte l’histoire de Denise, une jeune femme venue de province, qui monte à Paris après la mort de ses parents pour travailler dans la boutique de son oncle. Celle-ci se trouve en face d’un grand magasin de vêtements, Au Bonheur des Dames : au grand dam de son oncle, c’est là que Denise sera irrésistiblement attirée. Après avoir lu ce livre, vous ne verrez jamais plus un grand magasin du même œil. Même si nous ne sommes plus au XIXème siècle, la fièvre consommatrice décrite par Zola est toujours d’actualité. Loin d’être une grande amatrice de vêtements, je suis pourtant entrée dans cet univers de robes, de draps, de gants et d’éventails avec passion. Les descriptions sont si vivantes que l’on s’imagine...

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La Princesse de Clèves, de Madame de Lafayette

La Princesse de Clèves pourrait se résumer en une question : pourquoi ? Pourquoi la Princesse n’épouse-t-elle pas M. de Nemours une fois libre ? Pourquoi fait-elle au Prince de Clèves« un aveu que l’on n’a jamais fait à son mari » ? Cette histoire est celle de l’amour, de la frustration et du bonheur. Une remarque importante avant de commencer, et applicable à tous les romans d’avant le XXème siècle ou presque : pour bien les comprendre, il faut systématiquement remplacer le mot « vertu » par « bonheur ». Dans l’Ancien Régime, la vertu, la bonne conduite morale, revêt une importance cruciale, qui nous paraît dépassée aujourd’hui, alors qu’elle est toujours d’actualité, mais sous un autre nom : le bonheur. Héritage direct de la Grèce antique et du...

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