Les Misérables, de Victor Hugo

Ce roman est le seul qui m’ait fait pleurer. J’ai mis trois jours à me remettre de la fin, et j’en ai rêvé deux nuits. Aucun autre livre ne m’a autant marquée.

Est-il besoin de le résumer ? Peut-on raconter des personnages comme Jean Valjean, Cosette, Fantine et Javert ? Cosette est presque entrée dans le dictionnaire, tant elle représente à la perfection l’enfant martyr. Mais ces personnages ne sont pas des stéréotypes, et c’est pour cette raison qu’ils ont marqué autant de générations de lecteurs. Cosette adulte devient coquette, Javert est un homme profondément droit ; seuls Fantine et Jean Valjean ont le cœur véritablement bon.

Ils souffrent pourtant, plus qu’aucun autre personnage des Misérables, et c’est ce qui les rend si humains. L’injustice les poursuit inlassablement, et leurs malheurs sont contés avec une plume exceptionnelle qui les fait prendre vie. Le titre du roman est si bien choisi qu’il s’applique à tout le monde, misérables, miséreux et malheureux, qui souffrent et font souffrir, le cœur sec ou au contraire trop doux.

Les Misérables est parsemé de digressions historiques, qui s’apprécient sans doute mieux dans une deuxième lecture, tant on finit par être pris par l’histoire, mais ces excursions ne servent qu’à mieux revenir au centre. J’ai également le souvenir d’intenses passages psychologiques, comme celui qui précède le procès de Jean Valjean, ou celui qui entoure le sauvetage de Marius puis le mariage de Cosette.

Ce roman est l’histoire de la France du XIXème siècle, de cette société qui broie ses membres sous le poids du chagrin et de l’injustice, de ces lois qui ne comprennent rien à l’âme humaine. Fresque historique, roman d’amour sous toutes ses formes, lutte éthique passionnée, c’est un chef d’œuvre à lire absolument.

Et vous, avez-vous lu Les Misérables ? Quel personnage vous a le plus marqué ? Pourquoi ? Discutez-en ici 🙂

4 Comments

  1. Laurent Gournier
    19 Nov 2018

    Pauline,
    Je valide totalement ce ressenti final.
    Je viens de finir à l’instant et suis sous le choc de cette fin terrible. Des larmes face à la tristesse du sort de Jean Valjean!
    En des mots modernes, le happy ending tient tout juste sur le droit qu’à un mourant à s’exprimer…Dur, dur et terrible.
    En me retrouvant en Jean Valjean et en ayant pleuré en lisant, je salue l’immense talent de Victor Hugo.
    Laurent.

    • Pauline Deysson
      21 Nov 2018

      Bonjour Laurent,
      En effet, comment ne pas être marqué par la fin de ce grand roman ? Le bonheur à nouveau arraché à Jean Valjean, par Cosette elle-même qui fut jadis misérable, ce bonheur envolé est d’une cruauté et d’une injustice dont on peine à se remettre. Je suis heureuse de voir que nous partageons le même avis, et je compte bien relire Les Misérables dès que j’en aurai l’occasion.
      Pauline

  2. Lorenzo
    17 Sep 2016

    Comme vous avez décrit dans votre article, les misérables est un titre fort avec des personnages emblématiques:
    On pourrait citer Gavroche, ce poulbot rendu célèbre par la ritournelle entêtante qu’il chante en évitant les balles.
    On pourrait aussi parler d’Enjolras, personnage mystérieusement tombé dans l’oubli… Il représente le républicain un peu (peut-être) naïf dans ses idées mais allant jusqu’au bout de ses convictions sur la barricade. J’ai été happé par cette partie du livre, j’ai vu les héros de la barricade s’élever vers un idéal et tomber…
    Les Misérables est aussi un exemple des livres qui procurent ce délicieux sentiment de désorientation : le nez dans le livre, nous SOMMES au 19ème siècle…Le retour à la réalité est parfois difficile et déconcertant.

    • Pauline Deysson
      17 Sep 2016

      C’est vrai que j’aurais pu mentionner Gavroche, dont la chanson est passée dans la culture française 🙂
      Mais j’avoue avoir complètement oublié Enjolras… Votre description me donne envie de me replonger dans cette partie des Misérables.
      Pour ma part, j’avais aussi été beaucoup marquée par le personnage d’Eponine, qui aime sans être aimée, un mal identique à celui dont a souffert Cosette enfant, étant maltraitée par les Thénardier…
      Mais c’est la mort de Jean Valjean qui m’a le plus marquée. J’ai trouvé ce passage si triste et si injuste qu’il m’a fait pleurer, tant, pour reprendre votre expression, J’ETAIS là-bas.

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