Les récits de feu Ivan Petrovitch Belkine, d’Alexandre Pouchkine

Composé de cinq nouvelles, ce recueil paru en 1831 mêle les registres pour le plus grand plaisir du lecteur. Tour à tour comiques, tragiques ou théâtrales, ces histoires jouent avec les codes du réalisme et frisent parfois le fantastique. Le style de Pouchkine, efficace et d’une grande élégance, se fait à l’envi poétique, romantique ou satirique. Entre la vengeance du Coup de pistolet, le marivaudage de La demoiselle paysanne, le triste sort du Maître de poste, l’heureuse issue du Marchand de cercueils et l’étrange rencontre de La tempête de neige, Les récits de feu Ivan Petrovitch Belkine sauront à coup sûr vous faire voyager ! Les nouvelles sont en effet très différentes les unes des autres. Le coup de pistolet m’a paru être la...

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Les chevaux célestes, de Guy Gavriel Kay

Les chevaux célestes est le roman que j’ai choisi pour me distraire de Vivre. Œuvre historique mâtinée de fantasy, le récit de Guy Gavriel Kay ressuscite la Chine de la dynastie Tang (VIIIème siècle de notre ère environ), avec ses courtisanes, ses guerriers et ses mandarins. Manœuvres politiques, combats et complots, amour et trahison, je ne pouvais rêver mieux pour me dépayser : le résultat s’avère cependant mitigé. Tai, le principal protagoniste, s’est retiré deux ans près d’un lac pour enterrer les morts d’une ancienne bataille. En récompense, il reçoit du royaume jadis ennemi du sien un présent somptueux : 250 coursiers de Sardie. Les chevaux célestes raconte le voyage de Tai jusqu’à la capitale de son pays pour annoncer la...

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Le Papillon, d’Andrus Kivirähk

Depuis que j’ai lu L’Homme qui savait la langue des serpents, je suis devenue viscéralement fan d’Andrus Kivirähk. Loin des aventures déjantées qui le caractérisent, cet auteur nous livre avec Le Papillon un roman poétique et mélancolique. Entre rêve et réalité, mensonge et légende, folkore et faits réels, Le Papillon raconte l’histoire du théâtre de l’Estonia, construit en 1913 et détruit en 1944. Satire sociale, conte drolatique, on retrouve dans ce récit tous les éléments qui ont fait le succès des précédentes œuvres de Kivirähk : Le Papillon s’en démarque également par sa douceur et sa délicatesse. Loin de la violence caricaturale et des métamorphoses improbables des Groseilles de novembre, Le Papillon est d’abord une...

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Dracula, de Bram Stoker

Qui ne connaît pas le nom du plus célèbre des vampires ? Largement utilisé dans la culture populaire, le Comte Dracula est moins souvent imité : à la lecture du roman de Bram Stoker, j’ai été plutôt surprise du traitement du sujet. Plus sombre et moins sanglant, plus haletant et moins sexuel que ce à quoi je m’attendais, tel fut pour moi Dracula. Érotique sans aucun doute (n’oublions pas qu’il a été publié en 1897) mais discret, tout en allusions efficaces. Des feux follets d’Europe centrale aux tombes d’Angleterre en passant par les asiles, les navires et les trains du XIXème siècle, les paysages se succèdent sans se ressembler, dans des descriptions à la fois terrifiantes et poétiques. Roman épistolaire, l’histoire du...

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Moby Dick, de Herman Melville

Lors d’un exercice de traduction, j’ai entendu dire d’Herman Melville que certains de ces romans étaient tellement complexes que même les anglophones ne les comprenaient pas. Ce n’est heureusement pas le cas de Moby Dick, que j’ai pu lire dans le texte sans difficulté majeure de compréhension. Je n’irai toutefois pas jusqu’à dire que c’est une œuvre facile d’accès : tortueux, mélancolique, méditatif, c’est le genre de roman qu’il faut relire plusieurs fois pour en saisir pleinement la portée. De Moby Dick, je retiens le début, hautement comique, quand Ismaël se retrouve contraint de partager son lit avec le colossal Queequeg. Je garde également le souvenir de passages très philosophiques : la...

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Blanche-Neige et ses versions

Blanche-Neige est un des contes les plus célèbres et les plus repris. Pourquoi fascine-t-il autant ? La princesse, belle et naïve, ne se démarque pas des autres héroïnes de contes de fées. Il faut donc que l’originalité de cette histoire réside ailleurs, notamment dans le personnage de la reine, belle, cruelle et sorcière : autant de caractéristiques que peu d’antagonistes féminins réunissent dans les textes de Grimm. Pourtant, cela ne suffit pas, et peut-être est-ce le mélange de ces éléments avec le comique des nains, et le réalisme de certaines situations, qui fait l’originalité du conte, et a donné lieu à autant de réinterprétations. Avant d’évoquer les reprises, rappelons la première version des frères Grimm. J’ai été frappée...

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Les Hauts de Hurlevent, d’Emily Brontë

J’ai lu Les Hauts de Hurlevent trois fois en anglais, et je compte bien le relire une quatrième fois tant je trouve ce roman fascinant. Romantique aux accents gothiques, réaliste teinté de fantastique, l’œuvre d’Emily Brontë est un monde à part entière, poétique et mystérieux, lande balayée par les vents dont la beauté n’a d’égale que l’étrange cruauté. Beauté qui commence dès le titre original, Wuthering Heights, plutôt bien rendu par la traduction française. Beauté difficile d’accès aussi, pour le lecteur qui suit Mr. Lockwood, citadin dont le récit à la première personne est écrit dans un style si ampoulé qu’il a bien failli me décourager. Heureusement, c’est ensuite Nelly Dean qui prend la parole,...

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