Homo deus, de Yuval Noah Harari

Il me reste 50 pages à lire à l’heure où j’écris ces lignes, mais je sais déjà qu’Homo deus, une brève histoire de l’avenir, est à la hauteur de Sapiens, une brève histoire de l’humanité. Yuval Noah Harari est un auteur à lire et à relire : ses livres débordent d’humour et d’intelligence. Après avoir exploré les liens qui unissent hier à aujourd’hui, Harari se lance à la conquête de demain. Les nouvelles technologies travaillent à éliminer les maladies mortelles et le vieillissement ? À nous rendre heureux et à améliorer nos capacités ? Immortalité, félicité, divinité : telles sont les promesses du présent de la Silicon Valley. Pour ne pas perdre ceux qui n’auraient pas lu Sapiens, Homo deus réexplique les...

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Les contes de l’Alhambra, de Washington Irving

Où classer cette œuvre aux multiples facettes ? Les contes de l’Alhambra de Washington Irving est-il assez connu pour figurer parmi les grands classiques ? J’ai préféré placer ce curieux volume, à la croisée du récit de voyage et du recueil de contes, dans la rubrique des contes et nouvelles. L’histoire qu’a vécue Washington Irving est un conte à elle seule : logé dans les appartements du gouverneur, au cœur du palais de l’Alhambra à Grenade, pendant plusieurs semaines, l’auteur de La Légende de Sleepy Hollow nous décrit les tours écarlates, les arabesques des salons et les jardins intérieurs tels qu’ils étaient en 1832. Pourrait-on ajouter l’étiquette de guide touristique à ce livre hors normes ? La première partie...

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Les frères Sisters, de Patrick deWitt

J’ai lu The Sisters Brothers il y a quelque temps déjà. Les frères Sœurs, pourrait-on traduire, ce titre m’a intriguée autant que la première de couverture, qui annonce d’office l’ambiance western. Ce roman de Patrick deWitt raconte l’histoire de deux frères, deux malfrats de sinistre réputation, au service d’un homme qui se surnomme le Commodore. Ce dernier les fait traverser l’Oregon et la Californie pour tuer un certain Hermann Kermit Warm, qu’il accuse de vol. C’est le début d’un voyage à la fois comique et tragique, qui nous fait parcourir avec une certaine fraîcheur l’Ouest américain de 1851. L’histoire est racontée du point de vue d’Eli, le plus pacifique des deux frères. Si...

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Le lotus et le robot, d’Arthur Koestler

J’ignorais tout d’Arthur Koestler avant de lire cet essai. Hongrois, passionné de la France, naturalisé Britannique, juif ayant échappé de peu aux nazis, la vie de ce grand intellectuel du XXème siècle pourrait être un roman à elle seule. Découvert dans le cadre de mes lectures pour Vivre, Le lotus et le robot m’a transportée bien au-delà de ce que j’imaginais. Cet essai à la croisée du récit de voyage, de l’analyse ethnologique et de la quête spirituelle se propose de comparer deux pays, l’Inde et le Japon, et d’y trouver une réponse aux angoisses de l’Occident : c’est avec cet objectif en vue que Koestler part interroger mystiques, yogis et moines zen en tout genre pendant près de six mois. Le bilan de son...

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Don Quichotte, de Miguel de Cervantes

Drôle, absurde, philosophique, romanesque, satirique, les adjectifs pour qualifier le chef d’œuvre de Cervantes ne manquent pas. L’Ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche raconte les aventures d’un aristocrate espagnol décati, qui a tellement lu de romans médiévaux qu’il finit par prendre la fiction pour la réalité. Le voilà parti de chez lui, monté sur son vieux cheval Rossinante, pour parcourir le vaste monde. Son objectif : sauver les demoiselles en détresse des vilains enchanteurs et aider les nobles cœurs qui croiseront sa route. En chemin, il rencontre un paysan, Sancho Panza, qu’il prend pour écuyer ; de temps à autre, il se remémore avec tendresse Dulcinée, la douce amante (imaginaire) qu’il laisse derrière lui....

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Moby Dick, de Herman Melville

Lors d’un exercice de traduction, j’ai entendu dire d’Herman Melville que certains de ces romans étaient tellement complexes que même les anglophones ne les comprenaient pas. Ce n’est heureusement pas le cas de Moby Dick, que j’ai pu lire dans le texte sans difficulté majeure de compréhension. Je n’irai toutefois pas jusqu’à dire que c’est une œuvre facile d’accès : tortueux, mélancolique, méditatif, c’est le genre de roman qu’il faut relire plusieurs fois pour en saisir pleinement la portée. De Moby Dick, je retiens le début, hautement comique, quand Ismaël se retrouve contraint de partager son lit avec le colossal Queequeg. Je garde également le souvenir de passages très philosophiques : la...

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Oliver Twist, de Charles Dickens

Qui ne connaît pas, au moins de réputation, ce célèbre roman de Charles Dickens ? De même qu’ Orgueil et Préjugés, Oliver Twist est une œuvre fondatrice, dont les rouages ont été maintes fois imités, et la qualité rarement égalée. À l’archétype de l’orphelin maltraité s’ajoute la dénonciation engagée de la société victorienne, dépeinte avec une ironie féroce. Pas de critique directe, mais des dialogues maîtrisés, dans lesquels les personnages révèlent toute leur monstruosité avec un naturel désarmant, et des descriptions sobres, qui laissent le lecteur seul juge des atrocités dont est victime Oliver au fil du roman. D’Oliver Twist, je retiens l’affreuse hypocrisie du gras Mr. Bumble, affamant sans vergogne les enfants de...

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