Les contes de l’Alhambra, de Washington Irving

Où classer cette œuvre aux multiples facettes ? Les contes de l’Alhambra de Washington Irving est-il assez connu pour figurer parmi les grands classiques ? J’ai préféré placer ce curieux volume, à la croisée du récit de voyage et du recueil de contes, dans la rubrique des contes et nouvelles. L’histoire qu’a vécue Washington Irving est un conte à elle seule : logé dans les appartements du gouverneur, au cœur du palais de l’Alhambra à Grenade, pendant plusieurs semaines, l’auteur de La Légende de Sleepy Hollow nous décrit les tours écarlates, les arabesques des salons et les jardins intérieurs tels qu’ils étaient en 1832. Pourrait-on ajouter l’étiquette de guide touristique à ce livre hors normes ? La première partie...

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Le lotus et le robot, d’Arthur Koestler

J’ignorais tout d’Arthur Koestler avant de lire cet essai. Hongrois, passionné de la France, naturalisé Britannique, juif ayant échappé de peu aux nazis, la vie de ce grand intellectuel du XXème siècle pourrait être un roman à elle seule. Découvert dans le cadre de mes lectures pour Vivre, Le lotus et le robot m’a transportée bien au-delà de ce que j’imaginais. Cet essai à la croisée du récit de voyage, de l’analyse ethnologique et de la quête spirituelle se propose de comparer deux pays, l’Inde et le Japon, et d’y trouver une réponse aux angoisses de l’Occident : c’est avec cet objectif en vue que Koestler part interroger mystiques, yogis et moines zen en tout genre pendant près de six mois. Le bilan de son...

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Le Clan des Otori, de Lian Hearn

Trilogie puis tétralogie suivie d’une préquelle, Le Clan des Otori est une série que j’ai beaucoup appréciée. Situés dans un Japon médiéval imaginaire, les romans de Lian Hearn (alias Gillian Rubinstein) mêlent deux récits à la première personne. Au point de vue de Takeo, adolescent pacifique conduit malgré lui sur la voie du guerrier, succède celui de Kaede, jeune fille élevée en otage qui ne rêve que de regagner sa liberté. Habituellement peu friande de la focalisation interne, j’ai été happée par cette saga à l’écriture fluide et poétique. Les personnages, les us et coutumes, les paysages, tout dans l’univers de Lian Hearn m’a immédiatement dépaysée. Les clans de guerriers qui se suicident à tour de bras pour ne pas perdre...

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Moby Dick, de Herman Melville

Lors d’un exercice de traduction, j’ai entendu dire d’Herman Melville que certains de ces romans étaient tellement complexes que même les anglophones ne les comprenaient pas. Ce n’est heureusement pas le cas de Moby Dick, que j’ai pu lire dans le texte sans difficulté majeure de compréhension. Je n’irai toutefois pas jusqu’à dire que c’est une œuvre facile d’accès : tortueux, mélancolique, méditatif, c’est le genre de roman qu’il faut relire plusieurs fois pour en saisir pleinement la portée. De Moby Dick, je retiens le début, hautement comique, quand Ismaël se retrouve contraint de partager son lit avec le colossal Queequeg. Je garde également le souvenir de passages très philosophiques : la...

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Zorro, d’Isabel Allende

Je ne connais de Zorro que le film de Martin Campbell, quelques épisodes de série, et le roman d’Isabel Allende. Et quel roman ! De l’action, de l’aventure, de l’amour, et des passages qui ne sont pas dénués de poésie et de réflexion : il y en a pour tous les goûts. Zorro raconte la jeunesse de Diego de la Vega, et la naissance du personnage de Zorro. De la Californie à l’Espagne, des Indiens d’Amérique aux gitans d’Europe en passant par les pirates des Caraïbes et les soldats de Napoléon, c’est une véritable épopée qui se joue devant le lecteur. De Zorro, on retient trois personnages : Diego, Bernardo et Isabel. Diego, fils d’un noble Espagnol et d’une impétueuse Amérindienne, jeune homme drôle et...

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Sapiens, de Yuval Noah Harari

Quand je lis une œuvre philosophique, j’ai pour habitude de souligner les passages que j’estime particulièrement intéressants. Avec Sapiens je n’ai rien souligné… Parce que tout le livre est absolument génial. Chaque ligne de l’œuvre de Yuval Noah Harari est un délice. Le texte est limpide, drôle, illustré d’exemples très parlants. Sa brève histoire de l’humanité est divisée en quatre parties, qui correspondent aux grandes phases de l’évolution humaine : la révolution cognitive, la révolution agricole, l’unification de l’humanité et la révolution scientifique. Comment, des chasseurs-cueilleurs originels, isolés en petits groupes d’une centaine d’individus, en sommes-nous arrivés à 7 milliards...

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L’Homme qui savait la langue des serpents, d’Andrus Kivirähk

Pourquoi classer ce roman estonien au titre évocateur dans la catégorie des Aventures réalistes ? Truffé d’animaux qui parlent et de salamandres géantes, ce livre avait une place toute trouvée dans les Mondes imaginaires. Cette ambiguïté est précisément ce qui le rend génial: dans l’univers d’Andrus Kivirähk, la magie est normale. Elle fait partie intégrante de la réalité. L’Homme qui savait la langue des serpents raconte la vie de Leemet et de son ami Ints la vipère. Il se déroule dans une Estonie médiévale lentement conquise par les chrétiens, et décrit la fin d’un paganisme mythique. C’est l’histoire du choc entre deux cultures, mais c’est surtout une formidable satire de la bêtise humaine qui nous est donnée à...

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