Blanc mortel, de Robert Galbraith

Quatrième volume des aventures du détective privé Cormoran Strike, Blanc mortel est le premier polar que je chronique et que je lis depuis bien longtemps. Enquête aux multiples facettes, ce roman mènera les personnages des grandes salles du Parlement londonien aux manoirs de campagne, en passant par une boutique de bibelots wicca et un rassemblement d’extrême gauche. Sur fonds de Jeux Olympiques et de chevaux de race, on retrouve dans ce tome les ambiances que Robert Galbraith, alias J.K. Rowling, sait si bien créer dans chacun de ses livres. Protagonistes maîtrisés dans leurs moindres méandres psychologiques, atmosphère rendue au détail près, ce fut une lecture aussi prenante qu’agréable. Humeur du moment ou talent de Robert Galbraith, je n’ai...

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La Confusion des sentiments, de Stefan Zweig

Paru en 1927, dans le même recueil que Vingt-quatre heures de la vie d’une femme et Destruction d’un cœur, La Confusion des sentiments est sans conteste mon roman préféré de Stefan Zweig. Comme souvent, l’histoire semble peu prometteuse : nous suivons cette fois un universitaire qui, à l’occasion de son soixantième anniversaire, se souvient de sa jeunesse et relate l’événement qui l’a décidé à embrasser cette carrière. De sa vie dissolue à Berlin à sa rencontre avec un professeur de philologie passionné par Shakespeare dans une petite ville de province, ce court roman est d’une rare puissance émotionnelle. De sa plume précise et poétique, Zweig ressuscite avec génie les tourments de la jeunesse et de la passion. La...

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À l’Ouest, rien de nouveau, d’Erich Maria Remarque

Le succès retentissant connu par À l’Ouest, rien de nouveau lors de sa publication en 1929 est justifié. Incisif, d’un réalisme impitoyable, ce plaidoyer pacifiste d’Erich Maria Remarque conte l’histoire partiellement autobiographique de Paul Bäumer, engagé volontaire durant la Première Guerre Mondiale. Rejoignant le conflit en 1916 suite aux incitations de son professeur nationaliste, le narrateur découvre l’horreur des tranchées et d’une guerre absurde. Il voit ses amis mourir, vit dans la crasse et, lorsqu’il ne combat pas les rats et les poux, se débat vainement contre la peur, les grenades, le gaz et le feu aveugle d’une injustice universelle. À travers l’expérience de Paul, À l’Ouest, rien de...

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Le Joueur d’échecs, de Stefan Zweig

Dernier roman de Stefan Zweig, publié en 1943 après le suicide de son auteur, Le Joueur d’échecs est un texte mystérieux à bien des égards. Trop court pour un roman, trop long pour une nouvelle, ce « roman d’échecs » en version originale raconte une partie d’échecs sur un bateau, entre le champion du monde en la matière et un inconnu, venu sauver à brûle pourpoint le narrateur et ses compagnons, alors en train de perdre leur deuxième partie. De cette intrigue en apparence assez plate naît une histoire haletante, pleine de rebondissements, à la croisée de la tragédie et du thriller, comme seul Zweig sait les écrire. Le Joueur d’échecs tourne autour de deux personnages, dont le passé nous est rapporté par le narrateur anonyme du récit. Mirko...

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Un si petit oiseau, de Marie Pavlenko

Reçu dans le cadre d’un partenariat avec Babelio, Un si petit oiseau fait partie des romans que je n’aurais jamais lus de moi-même. Marie Pavlenko y conte l’histoire d’Abi, jeune femme d’une vingtaine d’années qui doit réapprendre à vivre après avoir perdu son bras dans un accident de voiture. La « quête de résilience » vantée par l’éditeur m’avait fait espérer une histoire difficile, sur la destruction puis la reconstruction de soi, l’exploration de ses limites, un récit qui m’apporterait un autre point de vue sur le monde. Le résultat est malheureusement très en-deçà de mes attentes : romance prévisible, blagues forcées, personnages stéréotypés, enchaînement de clichés, même l’écriture m’a...

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La leçon d’allemand, de Siegfried Lenz

Ce roman paru en 1968 met en scène la très longue introspection (560 pages) de Siggi Jepsen. Envoyé en maison de correction pour avoir volé des œuvres d’art, ce jeune homme rend copie blanche lors d’une dissertation sur « les joies du devoir ». Mis à l’isolement, sa punition consiste à rédiger le texte qu’on attend de lui. Mais Siggi Jepsen en a trop a dire, et mettra trois ans à écrire sa rédaction, qui constitue le texte de La leçon d’allemand. Il remonte le temps jusqu’en 1943, à l’époque où son père, Jens, policier sous le régime nazi, reçoit l’ordre d’interdire à son voisin et ami de peindre. Max Ludwig Nansen est pourtant un artiste reconnu, qui a même sauvé Jens de la noyade de nombreuses années...

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Vingt-quatre heures de la vie d’une femme, de Stefan Zweig

Publié en 1927, ce court roman fidèle à son titre raconte les événements qui peuvent s’écouler en vingt-quatre heures dans la vie d’une femme, et changer radicalement le cours de celle-ci. Confession intime d’une vieille veuve anglaise à un narrateur anonyme, ce récit aurait pu tourner à un ennuyeux épanchement sentimental sous une autre plume que celle de Stefan Zweig. Ici cependant, l’échange devient prétexte à l’extrapolation, et à une réflexion autour du mystère de la nature humaine. Un être peut-il renier sa vie, son éducation, tous ceux qu’il aime et ce en quoi il croit, en l’espace d’une seule journée ? Telle est la question posée par Vingt-quatre heures de la vie d’une femme. Tout commence avec Madame...

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