Fragments sauvés des ruines de mon esprit, de Philip José Farmer

Cette longue nouvelle de Farmer, parfait et angoissant exemple de mise en abyme, pose des questions terrifiantes sur la base d’une histoire incroyablement simple. La Terre est confrontée à l’arrivée d’une mystérieuse Sphère dans l’espace. On ignore si elle est peuplée d’extra-terrestres hostiles : toujours est-il que, suite à son apparition, tous les êtres humains de la planète s’éveillent en ayant oublié les trois jours qui précèdent le 1er juin 1980. Le 2 juin ils ont oublié la veille ainsi que trois jours de plus en remontant le temps, et ainsi de suite jusqu’à ce que 32 ans d’existence soient effacés… Fragments sauvés des ruines de mon esprit donne à lire les enregistrements audio de Mark, Américain moyen....

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La Mort vivante, de Stefan Wul

Avec un titre aussi intrigant que contradictoire, cette nouvelle est, des trois que j’ai lues de Stefan Wul, celle que j’ai préférée. Ce n’est pas seulement un énième scénario post-apocalyptique, doublé d’une expérimentation à la Frankenstein : c’est avant tout une passionnante réflexion sur la nature de la vie. J’ai longtemps réfléchi après l’avoir achevée, et je ne parviens toujours pas à déterminer si la fin est heureuse ou non. La Mort vivante raconte l’histoire d’un sympathique biologiste, qui habite sur une Vénus accueillante bien que très puritaine. Mais la religion n’aime pas le savoir, et notre scientifique se retrouve contraint d’aller sur une Terre toxique, presque intégralement sous les...

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Une descente dans le Maelström, d’Edgar Poe

Parmi les nombreuses nouvelles d’Edgar Poe, Une descente dans le Maelström est de celles qui m’ont le plus marquée. Le narrateur écoute un homme raconter comment il a survécu à un maelström géant qui a tué ses deux frères. Avant de lire cette nouvelle, je n’avais du maelström que l’image des films hollywoodiens : un tourbillon sans fond qui entraîne tout sur son passage. Ce qui a fait la différence est la plume d’Edgar Allan Poe. Il décrit les effets du maelström autant que son aspect, du point de vue d’un homme qui y tombe, et se fait balloter comme un fétu de paille par les vagues géantes. En le lisant, j’avais l’impression d’y être. J’étais aussi saisie que le narrateur par la beauté de ce titan...

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Le Horla, de Maupassant

Cette nouvelle est un classique, et sa réputation est méritée. Le Horla, c’est l’histoire d’un homme qu’une présence invisible poursuit sans répit. Journal intime inachevé, impossible de dire si le narrateur s’est suicidé ou s’il a perdu la raison. Dans cette nouvelle, la peur va de pair avec la folie : c’est du fantastique au sens propre, impossible de déterminer si le narrateur est fou ou si cette présence mystérieuse est réelle. L’histoire est d’autant plus intéressante que, si le Horla est réel, la peur vient toute entière du narrateur. Cette créature invisible ne fait rien de proprement effrayant : elle boit du lait, observe, change peut-être un ou deux objets de place. Mais pas de coups, pas...

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