Ali Baba et les quarante voleurs, de Schéhérazade (Antoine Galland)

Conte bien connu issu des Mille et une Nuits, Ali Baba et les quarante voleurs narre les aventures d’un pauvre marchand qui découvre par le plus grand des hasard le repaire d’une bande de redoutables bandits. Grotte secrète dont la porte ne s’ouvre et ne se ferme qu’à l’aide d’une formule magique, Ali Baba a tôt fait d’y dérober plusieurs sacs d’or, qui lui attirent la jalousie de son riche frère Cassim… Danger, ruse et exotisme sont au rendez-vous dans ce récit haletant qui repousse d’une nuit supplémentaire l’échéance fatidique imposée par le sultan Schahriar à son épouse Schéhérazade.

Les personnages importants d’Ali Baba et les quarante voleurs sont aussi les seuls à être nommés. Ali Baba, protagoniste pauvre mais honnête et prudent, et son frère Cassim, jaloux et cupide, s’apparentent aux archétypes de nombreux contes de fées. Comme dans Les deux sœurs jalouses, c’est aux femmes que revient la palme de l’intelligence : on citera la belle-sœur propriétaire de la balance servant à peser l’or au début de l’histoire, et surtout l’esclave Morgiane, qui sauve à maintes reprises Ali Baba des pièges tendus par les brigands. Héroïne rare que celle-ci, hardie, réactive et possédant des caractéristiques peu communes à celles de son sexe dans les contes traditionnels.

Ali Baba et les quarante voleurs peut être interprété de bien des manières. La première lecture met en évidence les bienfaits du secret : rien ne préserve mieux la chance de tout un chacun que l’ignorance où en sont ses voisins, et sans la femme d’Ali Baba l’histoire aurait pris une tournure bien différente. On retrouve également la récompense des qualités humaines telles que la modération et l’honnêteté, et le pendant opposé de la punition des voleurs et des jaloux, auxquelles s’ajoute la notion essentielle de la présence d’esprit aux moments critiques, capable de faire toute la différence entre une victoire et une défaite. Outre la violence des personnages, j’ai été frappée par la place du hasard, qui reste peut-être (avec ou sans Dieu, libre à chacun de décider) le plus grand maître de nos vies si l’on s’en tient aux leçons du conte.

Et vous, avez-vous lu Ali Baba et les quarante voleurs ? Qu’en avez-vous pensé ? J’ai adoré le dépaysement qui pimente l’histoire, perceptible dans de nombreuses coutumes des personnages (par exemple, le maître des voleurs refuse de partager le sel d’Ali Baba). Le texte élégant d’Antoine Galland se lit avec facilité et fait de cette fable une aventure aussi effrayante que délicieuse ! Si vous souhaitez relire ce conte, il est disponible gratuitement sur Wikisource 🙂

 

Illustration d'Ali Baba et les quarante voleurs

Ce dessin d’Edmund Dulac illustre l’une des scènes emblématiques d’Ali Baba et les quarante voleurs, où Morgiane affronte à elle seule trente-sept voleurs assoiffés de sang !

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