L’épopée de Sem – Le rite, de Yann Rambaud
Reçu lors de la rentrée littéraire des éditions Auzou organisée avec Babelio, L’épopée de Sem – Le rite est le premier tome d’une série qui doit en compter deux. Il relate le passage à l’âge adulte de Sem, jeune homme âgé de quinze ans, et les événements qui s’ensuivent, au sein d’une communauté tribale vivant à l’abri d’un grand arbre. Point de lieu ni d’époque pour situer ce roman aux accents amérindiens, même si quelques indices apparaissent au fil des pages. Histoire d’aventure autant que d’amour, le récit de Yann Rambaud est aussi un immense trompe-l’œil que j’ai pris un grand plaisir à démêler.
La narration omnisciente rapporte tour à tour les points de vue de Sem et de son amie Colchiké. À travers leurs yeux se déroule le quotidien du village, entre les attaques des « monstruosités », les « merveilles » surgissant des remous de la terre, le dressage d’animaux improbables et les coutumes rythmant le cycle des saisons. Si les personnages secondaires restent assez classiques, du mystérieux chaman au meilleur ami en passant par le pire ennemi, j’ai apprécié l’absence d’ambiguïté dans la relation entre Sem et Colchiké. La violence qui hante leur pas, aléatoire et imprévisible, ajoute au réalisme de L’épopée de Sem – Le rite : personne ne perd son temps en de vains triangles amoureux.
La série étant inachevée au moment où j’écris cet article, il m’est difficile d’en tirer un bilan. Malgré quelques lourdeurs, l’écriture de Yann Rambaud est agréable à lire et non dénuée de poésie. Certains protagonistes, comme Kiou le simple d’esprit, sont porteurs de promesses ambivalentes. En dépit du rythme soutenu de ce premier tome, il ne se passe objectivement pas grand-chose : plusieurs événements s’enchaînent de manière un tantinet artificielle. Je suis curieuse de connaître la suite de L’épopée de Sem – Le rite, qui mêle a priori avec originalité des thèmes déjà exploités individuellement dans de nombreux romans.
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Et vous, avez-vous déjà lu L’épopée de Sem – Le rite ? Qu’en avez-vous pensé ? Yann Rambaud parlait de l’écriture comme d’un « travail de moine » : son texte s’en ressent et est pour moi le meilleur de ceux que j’ai reçus des éditions Auzou. Voilà qui me donne envie de lire Gaspard des profondeurs ! En avez-vous entendu parler ? 🙂