Lanfeust de Troy, d’Arleston et Tarquin

Angoulême célèbre son 48ème Festival de la Bande Dessinée : j’y participe à ma façon en chroniquant la série Lanfeust de Troy, dessinée par Didier Tarquin et écrite par Christophe Arleston. J’ai découvert les huit tomes de cette aventure mêlant fantasy et humour il y a une éternité et j’ai tout de suite accroché. L’histoire est classique sans être dénuée d’originalité, bien dessinée mais aussi pleine de légèreté et de bonnes idées. Dans le monde médiéval de Troy, chacun naît avec un pouvoir magique parfaitement aléatoire et théoriquement unique : marcher sur l’eau, soigner toutes les blessures, attirer les mouches ou encore changer la couleur de ses cheveux, tout est possible. Nobles et paysans côtoient traîtres et trolls, et tout ce monde vivrait dans un relatif équilibre si un forgeron et un pirate ne se découvraient pas par un insolite concours de circonstances le pouvoir d’avoir tous les pouvoirs.

Le forgeron est le héros du récit et se nomme Lanfeust de Troy ; le pirate en sera l’antagoniste et répond au doux nom de Thanos. Autour d’eux gravitent des personnages au caractère bien trempé : on citera notamment les sœurs Cixi et C’ian ou encore le troll Hébus. J’ai beaucoup apprécié Cixi, qui en plus d’être piquante se révèle plus sombre et complexe que prévu. C’ian, si elle est moins originale, trouve une fin inattendue qui m’a agréablement surprise. J’ai enfin adoré Hébus, qui ne supporte pas de se laver et multiplie les ruses pour protéger ses mouches chéries. C’est cet ensemble de détails, couplé à l’imagination débordante et aux pouvoirs cocasses imaginés par les auteurs, qui fait tout le sel de Lanfeust de Troy et lui évite de tomber dans l’enchaînement de clichés.

Vous l’aurez compris, inutile de vous tourner vers cette série si vous recherchez de la profondeur ou de la réflexion : c’est une lecture faite pour distraire avant tout, à mille lieues de La Quête de l’Oiseau du Temps. Le dessin est coloré, les traits sont précis et les paysages ont ce charme propre à la fantasy médiévale qui ravira les amateurs du genre. L’intérêt de Lanfeust de Troy réside également dans la multitude de clins d’œil disséminés au fil des livres, dans les noms de lieux, de personnages ou de créatures. La mythologie même de chacun des endroits visités par les héros est bien pensée et ajoute à la cohérence de l’ensemble, puisque chaque peuple gère différemment son lien avec la magie.

Et vous, avez-vous lu Lanfeust de Troy ? Qu’en avez-vous pensé ? Quel détail avez-vous préféré dans cet univers ? Je garde un très bon souvenir de l’empire assimilable à la Chine et de ses dieux, que je n’attendais plus à ce stade de l’histoire. J’ai en revanche beaucoup moins aimé la suite, Lanfeust des Étoiles, même si je salue la prise de risque que représente cette bifurcation radicale de l’histoire.

 

Image issue de l'univers de Lanfeust de Troy

Cette image donne une bonne idée de l’ambiance de Lanfeust de Troy. On y retrouve tous les gentils : en partant de la droite, Lanfeust, C’ian, Hébus, Nicolède et Cixi.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Par ici, lecteur !

Cet article vous a plu ? Parlez-en autour de vous !