Eragon, de Christopher Paolini
J’avais 14 ans. C’était mon premier salon du livre : la Foire du Livre de Brive-la-Gaillarde. J’étais éblouie, des romans à perte de vue, de belles couvertures, des histoires à n’en plus finir… Alors j’ai acheté Eragon. Comme je vais au bout des choses, j’ai lu la série complète de L’Héritage. Trois tomes devenus quatre en cours de route. Aventure, magie, dragons, elfes, nains, combats épiques, cette saga contient tous les ingrédients propres à l’heroic-fantasy… Et c’est là le problème. Aucune surprise, aucune originalité, des retournements terriblement familiers à quiconque apprécie Star Wars, cette série m’a déçue du début à la fin.
Les personnages sont autant d’archétypes. Eragon, héros malgré lui, guerrier mortellement dangereux mais doux et gentil. Arya, l’elfe si belle dont il est amoureux. Roran, le cousin musclé qui enchaîne les batailles pour retrouver sa fiancée. Saphira, dragonne vive et intelligente… Certains protagonistes secondaires auraient pu rattraper le tout, s’ils ne restaient pas à la lisière du récit. Malheureusement, L’Héritage ne se renouvelle pas. Tous les tomes se ressemblent, série de guerres impitoyables et de victoires improbables ; l’univers lui-même est une pâle copie du Seigneur des Anneaux.
Ce que je reproche principalement à Eragon est son manque d’ambition. Les actions s’enchaînent de manière gratuite et répétitive, donnant l’impression que l’histoire stagne. Les personnages évoluent peu, et certaines scènes frisent le ridicule, comme l’entraînement d’escrime du jeune héros, qui oublie ce qu’il a appris dans le tome 2 pour mieux recommencer dans le tome 4. L’apogée étant atteinte à la fin, lorsqu’Eragon part affronter le grand méchant accompagné d’une enfant de sept ans, supposée faire le travail à sa place… Cette série est à mon avis le parangon du mauvais livre, où les péripéties gratuites pourraient se poursuivre à l’infini, sans que les personnages progressent et sans que le lecteur réfléchisse.
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Eragon reste pour moi un avertissement à retenir : gare aux jolies couvertures… Depuis, j’achète très peu de fantasy, car je crains de voir resurgir sans cesse les mêmes clichés. Je me contente de valeurs sûres, et mes prochaines expériences se feront en bibliothèque ! Et vous, avez-vous aimé L’Héritage de Christopher Paolini ? Pourquoi ? 🙂
J’avoue, une pâle copie du Seigneur des Anneaux. A se demander ce qu’il s’est passé dans la tête du gamin quand il a commencé à écrire cette saga. Pour les ouvrages de fantasy, j’en ai quelques-uns qui sont bons et intéressants :
* « Arca » de Romain Benassaya : https://myliteraturemyworld.blogspot.com/2018/11/arca-benassaya-romain.html
* « Le vieil homme et la guerre » de John Scalzi
* « L’Age des Ténèbres » de Stephen Aryan
Je peux comprendre qu’à 15 ans, on écrive un roman qui manque d’originalité. J’ai fait pareil au même âge, mais je m’en suis rendue compte et j’ai abandonné l’histoire sans songer une seule fois à la publier. Merci pour vos suggestions, je ne connais pas ces livres, je vais me renseigner ! 🙂