4 3 2 1, de Paul Auster

Et si d’un seul début advenaient plusieurs suites ?
C’est ainsi que 4 3 2 1 m’a séduite.
Ce sont autant d’histoires, qui sont simultanées,
Parallèles, divergeant et pourtant jumelées,
Contant dans l’Amérique des années soixante
Quatre manières de vivre en prenant la tangente.

On y suit Archibald Ferguson, juif et blanc,
Né de classe moyenne, aimé par ses parents,
Sur fond d’immigration, de guerre du Vietnam,
D’affrontements raciaux, de société en drame.
De son enfance on découvre les tentations,
Et puis de sa jeunesse les tribulations.

Autour d’Archie gravitent plusieurs personnages,
Réagencés sans fin sur plus de mille pages.
Trois surtout lui importent, trois qui sont tout pour lui :
Sa mère, belle et passionnée de photographie,
Son père, timide au grand cœur obsédé d’argent,
Son amante engagée, esprit intransigeant.

Sous la plume d’Auster, beaucoup d’autres demeurent :
Des oncles, des tantes, des amis plus ou moins charmeurs.
Dans 4 3 2 1 leur importance change,
Et, tour à tour dignes de blâme ou de louange,
Foisonnant de détails, ils sont si réalistes
Qu’on les suit sans effort dans ce long jeu de piste.

Mais 4 3 2 1, titre en compte à rebours,
Est-ce des origines la quête du retour ?
La définition en creux d’une vie rêvée ?
Car rêve il y a, d’Américains égarés,
Dénoncé par Archie malgré tous les hasards :
L’illusion règne en maître, l’illusion est un art.

Roman fleuve aux multiples ramifications,
Et roman gigogne ou vaste mise en abyme,
Cette histoire est aussi un grand flux de questions :
Où est le vrai, où est le faux, que sont nos crimes ?
C’est la vie qui se fraie à travers les secondes,
Et le destin de l’un détermine le monde.

Émilie – Apprentie Bibliothécaire

 

Photos de journaux de l'assassinat de Kennedy

L’assassinat de John Kennedy, vécu de quatre manières différentes selon l’évolution d’Archie dans le roman, n’en reste pas moins un événement marquant, que le temps a rendu trop familier, et dont Paul Auster restitue très bien le côté traumatisant.

Photo des émeutes de Newark

4 3 2 1 nous replonge aussi dans les émeutes raciales des années 60, ici l’émeute de Newark. De quoi réfléchir sur le triste progrès des États-Unis en plus de cinquante ans…

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