Après le pirate, l’exil

Ô rage ! Ô désespoir ! Ô pirate ennemi !
N’ai-je tant publié que pour cette infamie ?
Et n’ai-je tant blêmi dans les travaux écrits
Que pour voir en un jour tant de lauriers flétris ?

Ma main, qu’avec respect toute la Terre admire,
Ma main, qui tant de fois a décrit cet empire,
Tant de fois commenté tous mes moments de joie,
Trahit donc ma querelle, et ne fait rien pour moi ?

Ô cruel souvenir de ma gloire passée !
Œuvre de tant de jours en un jour effacée !
Nouvelle indignité, fatale à mon bonheur !
Précipice élevé d’où tombe mon honneur !

Faut-il sans coup férir laisser mourir mon compte,
Écrire sans vengeance, ou tenter la refonte ?
Facebook, sois de ma page à présent gouverneur :
Mon profil, par un pirate usurpé, se meurt.

Et ton indifférence, par cet affront sournois,
M’interdit désormais de commenter chez toi.
Instagram restera mon unique instrument,
D’un calame affolé inutile ornement.

Plume, jadis tant à craindre, et qui, dans cette offense,
M’as servi de parade, et non pas de défense,
Je quitte désormais le silence inhumain
Où j’étais réfugiée, pour réformer ma main.

Voici de mes chagrins l’inflexible rigueur.
Le jour n’est pas plus pur que le fond de mon cœur.

Émilie – Apprentie Bibliothécaire

 

Tableau de La Femme au masque

Point de pirate à présent, je tombe le masque… Où presque.

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