World War Z, de Max Brooks

J’ai lu ce roman sur les conseils de ma correctrice en chef. N’ayant pas vu le film, j’abordais World War Z sans grande conviction : je m’attendais à une histoire classique de lutte pour la survie dans un monde post-apocalyptique. À ce préjugé s’ajoutait mon indifférence profonde à l’égard des zombies, qui ne m’ont jamais intéressée en tant que créatures fantastiques. Quelle ne fut pas ma surprise quand je découvris cette série de témoignages imaginaires, issus de toutes les parties du monde, qui, rassemblés, racontent Une histoire orale de la guerre des zombies, sous-titre du récit de Max Brooks. Suspens, émotion et analyse se croisent à travers les expériences de personnages très différents auxquels je me suis tout de suite attachée !

De l’adolescent japonais accro aux jeux vidéo au soldat russe endurci en passant par l’enfant américain ayant fui au Canada, chaque chapitre de World War Z se concentre en effet sur un seul protagoniste, qui relate au journaliste narrateur ce qu’il a vécu au début, au milieu ou à la fin de la guerre. Certains n’interviennent qu’une seule fois, d’autres sont interviewés à plusieurs reprises. Tous dénoncent, chacun à leur manière, une société mondialisée qui n’a pas su s’organiser efficacement pour combattre des zombies pourtant faciles à éliminer. Tous nous font partager leur peur, leur solitude et leurs amitiés improbables, au milieu des steppes glacées du nord, au cœur des catacombes de Paris, sur le sol des fonds marins, parmi les décombres d’immeubles infestés.

Peur panique, égoïsme, folie, amour, à travers ses personnages, Max Brooks explore avec une certaine justesse les travers et les beautés de la psyché humaine. Les zombies sont lents, dénués d’intelligence et d’organisation collective, seulement poussés par la faim : ils sont effrayants en ce qu’ils sont incompréhensibles et conservent l’apparence de gens autrefois connus et aimés. Face à eux, la peur est le premier réflexe et le plus grand ennemi des vivants : il faut au contraire les combattre avec calme et méthode. World War Z imagine même des altermondialistes d’un nouveau genre qui voient dans les zombies de pauvres êtres incompris… Ce roman m’a fait peur, il m’a parfois fait rire mais aussi réfléchir tant les réactions qu’il met en scène sont réalistes et plausibles. En dépit de notre maîtrise du monde et de la science, ne sommes-nous pas toujours susceptibles, un jour, de céder à la panique et de tout faire voler en éclats ?

Et vous, avez-vous lu World War Z ? Qu’en avez-vous pensé ? J’ai tout de suite été happée par le style vivant et personnel de chaque témoignage, et par le réalisme de ce roman où les zombies ne tiennent finalement qu’un rôle secondaire. Il est intéressant de voir que le mythe du mort-vivant est exploré de manière radicalement différente par Mary Shelley dans Frankenstein ! 🙂

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