Un bonheur insoutenable, d’Ira Levin

Un bonheur insoutenable raconte l’histoire de Copeau, qui vit dans un monde futuriste parfait. Toutes les inégalités et les injustices ont été rayées de la surface de la Terre : tout le monde a la même apparence, même couleur d’yeux et de cheveux, et l’ensemble des prénoms possibles a été réduit à huit. Les décisions importantes sont prises par un ordinateur géant qui contrôle les hommes de manière rationnelle. Chacun reçoit chaque semaine une injection d’un produit qui calme l’agressivité et décuple l’empathie, au détriment de la créativité et de l’esprit d’initiative. Dans ce livre très bien pensé, tout est si parfait que l’esprit le plus pointilliste n’y trouverait rien à redire.

C’est précisément ce qui le rend génial : la société est véritablement pensée au vu d’un bonheur rationnel, la sexualité et la détente ont même été inclus dans l’emploi du temps de chacun. Il ne s’agit pas d’un totalitarisme façon 1984, mais bien d’une véritable utopie. Plus de famine, plus de guerre, plus de violence et d’inégalité… Plus de liberté non plus, puisque l’ordinateur décide du métier que l’on exerce, du pays où l’on vit et du droit d’avoir des enfants.

La notion de bonheur est ici confrontée à ses contradictions. Pour être véritablement heureux, faut-il cesser de réfléchir par soi-même ? La liberté est-elle le prix à payer pour parvenir à la paix universelle ? Vaut-il mieux être heureux sans le savoir, ou malheureux en connaissance de cause ?

Un bonheur insoutenable pose toutes ces questions essentielles. Il les matérialise par les choix du personnage principal, qui explore toutes les possibilités avant de prendre sa décision finale. Décision d’autant plus passionnante qu’elle est discutable : le roman laisse au lecteur le soin de trouver la bonne réponse aux problèmes qu’il soulève.

Aventure passionnante et superbe questionnement, ce roman m’a laissé un goût doux-amer. Il montre l’être humain dans toute sa grandeur et sa médiocrité : aussi impossible à sauver qu’à condamner. Lisez-le : c’est la seule certitude que j’aie.

Et vous qu’en pensez-vous ? Auriez-vous fait le même choix que Copeau, à la fin du livre ? 🙂

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