Silverwing, de Kenneth Oppel

Trilogie découverte au hasard d’une librairie quand j’étais enfant, j’ai relu les trois tomes de la série Silverwing avec un objectif précis. Aveuglée par mon jeune âge, avais-je à tort apprécié les aventures de la chauve-souris Ombre Aile d’Argent, son combat contre la chauve-souris vampire Goth et son voyage aux Enfers pour retrouver son fils Griffon ? L’originalité d’un monde vu à travers les yeux d’une créature aussi petite et différente et de l’homme ne provenait-elle que de ma maigre expérience de lectrice à l’époque, ou bien s’agissait-il réellement d’une aventure hors des sentiers battus, déroutante et frustrante à bien des égards ? Après avoir achevé Silverwing, Sunwing et Firewing, la réponse est sans appel : Kenneth Oppel nous raconte là une fort bonne histoire.

Les personnages insolites de ces romans ne m’ont pas marquée pour rien. Si leur caractère est complètement humanisé, ils deviennent à travers la plume d’Oppel des créatures quasi-fantastiques, capables de percevoir le monde à travers leurs yeux et leurs oreilles. Plus que leur personnalité, ce sont leurs capacités qui rendent les protagonistes de Silverwing intéressants. Voler, se nourrir de moustiques et de hannetons, considérer un papillon de nuit comme le mets le plus savoureux qui soit et les pigeons comme des monstres géants fait voir le quotidien d’une autre manière. Si les deux premiers tomes sont basés sur des faits réels, au dernier volume s’ajoute une dimension fantastique très réussie, avec un final excellent.

Silverwing relève à bien des égards de la série jeunesse classique. Un héros désireux de faire ses preuves, des pouvoirs exceptionnels, Kenneth Oppel a même réussi à glisser des prophéties parmi les chauves-souris. Néanmoins, il parvient à nous surprendre et à nous intriguer jusqu’à l’ultime mot de Sunwing. C’est Firewing qui, pour moi, fait tout l’intérêt de la trilogie. Je l’ai lu par mégarde avant les autres tomes et sa fin m’a tellement frustrée et interrogée que je me suis plongée dans les tomes antérieurs pour tenter de la comprendre. Chute étonnante, riche de sens et de sagesse, qui oblige lecteurs et personnages à relativiser contre leurs instincts les plus primaires, après un périple des plus déroutants au royaume des morts. Ombre a-t-il fait le bon choix ? Aujourd’hui encore, armée d’une plus grande maturité, je continue à m’interroger.

Et vous, qu’en pensez-vous ? Avez-vous lu Silverwing, Sunwing et Firewing ? Quels épisodes préférez-vous ? J’ai hâte de me plonger dans la préquelle Darkwing qui, même si elle ne me permettra pas de retrouver Ombre, me procurera le plaisir de me plonger une dernière fois dans la peau d’une chauve-souris. 🙂

Très belles illustrations de Carole Gourrat qui rendent bien l’ambiance de cette série.

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