Peter Pan, de James Barrie

Publié en 1904 sous forme de pièce de théâtre puis de roman, adapté en dessin animé et en film, qui ne connaît pas Peter Pan ? Plus qu’une histoire, au-delà d’un personnage, c’est un mythe moderne qu’a créé James Matthew Barrie. Est-il bon de grandir et de vieillir ? Faut-il préférer l’indifférence insouciante d’un enfant, ou le sens des convenances responsable d’un adulte ? Vaut-il mieux oublier ou se souvenir ? Quelle est la nature du désir ? Combat du bien contre le mal et de l’éternel enfant contre l’adulte sans illusions, Peter Pan incarne nombre des grandes questions du XXème siècle.

L’histoire de Peter Pan se décompose en deux romans : Peter Pan au jardin de Kensington (lui-même extrait du Petit Oiseau Blanc) et Peter et Wendy. Dans le premier, on apprend pourquoi Peter est capable de voler, tandis que le deuxième raconte l’escapade au Pays Imaginaire que nous connaissons tous. Les personnages s’avèrent plus complexes que dans les adaptations cinématographiques, donnant à l’œuvre une portée inattendue. Ainsi Peter a-t-il pour habitude de tuer les Enfants Perdus quand ils deviennent trop indépendants ; a contrario, le Capitaine Crochet, loin de l’image du pirate brutal à laquelle nous sommes habitués, se révèle empreint de dandysme et très attaché aux bonnes manières.

Peter Pan se relit sans fin. Réflexion ponctuée d’humour sur l’enfance et le besoin d’affection, il place le lecteur devant un véritable dilemme. Entre l’éternelle jeunesse teintée de sauvagerie de Peter et la sagesse d’une Wendy mûrissante et attentionnée, que faut-il choisir ? Vaut-il mieux grandir et devenir petit employé de bureau ? Ou rester jeune, libre et seul, en dehors des règles de la société ? Peter Pan n’est pas sans rappeler Sa Majesté des Mouches, où l’enfant livré à lui-même s’abandonne aux pires atrocités. Pourtant, Peter symbolise le bien, l’innocence qu’il ne cesse de perdre et de retrouver par la vertu du Pays Imaginaire, l’insouciance que chacun de nous voudrait conserver au fond de son cœur… Mais quelle société a jamais permis l’alliance entre la fantaisie et la raison ?

Et vous, que choisiriez-vous ? Resteriez-vous avec Peter au Pays Imaginaire ou iriez-vous vous blottir dans les bras des parents Darling ? Qu’avez-vous pensé de Peter Pan ? L’œuvre de James Barrie soulève des questions auxquelles je tente de répondre de plusieurs manières dans Grandir et Vivre : je trouve passionnant d’allier le roman et la réflexion philosophique 🙂

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