Les Liaisons dangereuses, de Choderlos de Laclos

Publié en 1782, Les Liaisons dangereuses est l’unique roman de Choderlos de Laclos. Histoire d’amour sulfureuse mêlant les chemins de l’ambition, de la trahison, de l’innocence et du bonheur, ce roman épistolaire à sept voix fait intervenir autant de personnages dont le lecteur reste libre de se faire sa propre opinion. Satire d’une époque ou réflexion sur l’amour ? Dénonciation du libertinage amoureux ou éloge de la libre pensée ? Ce militaire à la carrière avortée, essayiste et mathématicien que rien ne destinait à l’écriture de l’un des premiers best-sellers de l’Histoire, laisse bien des questions en suspens derrière une fin qui n’a de simple que l’apparence.

Sept plumes se donnent la réplique pour composer Les Liaisons dangereuses. Il y a le vicomte de Valmont : riche séducteur, il occupe son oisiveté à courtiser des femmes et collectionne ses conquêtes tel un Don Juan. De l’autre côté se tient son alter ego féminin : la marquise de Merteuil. Veuve hypocrite et manipulatrice, celle-ci met toute sa fierté à multiplier les liaisons masculines en se gardant bien de céder à l’amour. Entre ces deux titans se tiennent Madame de Tourvel, incarnation de la vertu, Cécile de Volanges, innocente fraichement sortie du couvent, et le chevalier Danceny, maître de chant amoureux. Enfin restent deux témoins qui se laisseront aisément tromper. Autant de caractères, autant de postures et de manières d’être face à une double énigme : l’amour et la vertu.

Comme dans La Princesse de Clèves, Les Liaisons dangereuses donne à la vertu le double sens de sagesse et de bonheur : une sorte de bonne conduite qui conduit au bonheur, puisqu’elle le constitue. Cette conception de la vie, incarnée par Madame de Tourvel, affronte la liberté insolente et le désir immédiatement satisfait de Monsieur de Valmont. L’amour véritable est-il une servitude ? La posture de Madame de Merteuil est-elle condamnable, ou est-ce la vengeance légitime d’une femme qui refuse la condition injuste et humiliante à laquelle la réduisent les hommes de son époque ? Ce débat complexe, résolument moderne notamment du point de vue de la position des femmes, fait tout le sel des Liaisons dangereuses.

Et vous, qu’en pensez-vous ? Quel parti avez-vous pris en lisant le roman de Choderlos de Laclos ? La fin vous paraît-elle une morale de façade ou la juste rétribution des actions de chacun ? J’ai adoré réfléchir à cette question et je compte relire très prochainement ce chef d’œuvre dont je ne me lasse pas, tant il explore avec finesse les contradictions de la psyché humaine. 🙂

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