Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?, de Philip K. Dick

Pour achever ma brève incursion dans la science-fiction, commencée avec Idéalis et La Débusqueuse de mondes, j’ai choisi de relire Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? de Philip K. Dick. Nous sommes ici face à un maître, et la différence avec mes lectures précédentes est palpable dès les premières lignes. L’écriture aussi efficace que littéraire dépeint un monde post-apocalyptique, qui nous est donné à voir par petites touches : on y suit tour à tour un chasseur de primes chargé d’éliminer les robots qui tentent de se faire passer pour des humains, et un simple d’esprit incapable de faire la différence entre les deux. Suspens mais surtout introspection et réflexion sont au rendez-vous, alors que chaque personnage s’efforce de parvenir à une forme d’équilibre.

L’opposition entre les protagonistes dynamise le roman. Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? pose une question à laquelle Rick Deckard, homme d’action, et John Isidore, être spécial affecté par les radiations, offrent chacun une réponse différente. La clé pour différencier les hommes des robots réside en effet dans l’empathie, sentiment éminemment humain et particulièrement observable dans la relation aux animaux, que les androïdes sont incapables d’éprouver. Les hommes cependant sont durs envers Isidore, et Rick remet peu à peu en question sa conception du bien et du mal alors que s’entremêlent ses émotions envers ceux qu’il est censé annihiler.

La différence entre le vrai et le faux ne réside-t-elle pas dans une construction psychique hautement relative ? Telle est l’interrogation qu’explore Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?. Que valent en effet des émotions que l’on peut programmer sur appareil électrique ? Comment comprendre ce désir de fusionner avec Mercer, le nouveau Christ, pour éprouver avec lui la douleur d’une lapidation dénuée de sens ? Le caractère de chacun est une construction autant qu’un héritage, et l’on ne peut pas vivre seul, sans même un animal pour se tenir compagnie, fût-il électrique. C’est bien la seule certitude qui se dégage de ce roman étrange, à la fin des plus ouvertes, étonnamment apaisante après tant de violence.

Et vous, avez-vous lu Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? ? Qu’en avez-vous pensé ? Je comprends mieux pourquoi j’avais oublié les détails de ce roman, qui est très dense et pose de nombreuses questions. La fin manque de consistance : on abandonne les personnages en pleine transition. Mais peut-être tout l’enjeu du livre est-il précisément d’entamer cette transition vers un nouvel équilibre ?

 

Série de couvertures du roman en français et en anglais

La variété des illustrations de couverture reflète bien la richesse de ce roman aux multiples facettes. Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? possède de nombreux niveaux de lecture !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Par ici, lecteur !

Cet article vous a plu ? Parlez-en autour de vous !