Le grand livre des gnomes, de Terry Pratchett

Ce roman est le premier que je lis de Terry Pratchett, mais certainement pas le dernier ! Action, aventure et une bonne dose d’humour sont au rendez-vous dans cette histoire qui vous montrera le monde tel que vous ne l’avez jamais vu. Des grands magasins aux vaisseaux spatiaux en passant par les carrières de pierre et les réserves naturelles, quand on mesure dix centimètres de haut,  beaucoup de choses se trouvent relativisées… Sans compter que dix années de vie humaine équivalent à cent ans de vie gnomique. Imaginez qu’Octave Mouret soit Dieu et Au Bonheur des Dames le monde, calquez-y un fragment d’Europe médiévale et saupoudrez le tout de satire : vous obtiendrez Le grand livre des gnomes.

Pour un gnome, nos secondes sont des minutes, nos camions des monstres et nos romans des manuels scolaires. La guerre a longtemps fait rage entre les familles Merceri, Quincailleri et Maroquineri : heureusement, l’Abbé de Papeteri veille et consigne l’Histoire dans la Gnomenclature. C’est avec ébahissement que Masklinn et sa petite troupe, qui viennent du Dehors, découvrent les factions du Grand Magasin. Mais la surprise n’est pas moindre pour les gnomes d’intérieur, quand ils apprennent que le chauffage et la climatisation se nomment soleil et vent… Clins d’œil et parodies se succèdent plus vite que nos éclats de rire, et font du Grand livre des gnomes un roman qui se dévore. Purement et simplement.

Le génie de Terry Pratchett est qu’il ne se contente pas d’être drôle : chaque satire est soigneusement calculée. De la lecture qui « échauffe trop le cerveau » des femmes, à l’art de la dispute, qui consiste à « ne pas écouter ce que l’autre [a] à dire », et marche particulièrement bien quand les participants doutent de leurs convictions, puisqu’ils « hurlent toujours plus fort que les autres, comme s’ils cherchaient surtout à se convaincre eux-mêmes »… Tout le roman est truffé de micro-analyses qui nous renvoient à nos défauts. Car s’il est bien une chose que partagent les gnomes et les humains, en dehors de leur capacité à coopérer à grande échelle, c’est l’amour de la hiérarchie et des débats inutiles. Mais comme les gnomes (ou les grenouilles dendrobates), peut-être aurons-nous un jour la curiosité de sortir de notre fleur ?

Et vous, connaissez-vous Terry Pratchett ? J’ai tellement adoré Le grand livre des gnomes que je n’ai qu’une envie : me lancer dans les Annales du Disque-Monde ! Style élégant, équilibre parfait entre dialogues, narration et description, humour intelligent, je compte bien appliquer les leçons de ce maître dans La Bibliothèque 😉

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