Le Clan des Otori, de Lian Hearn

Trilogie puis tétralogie suivie d’une préquelle, Le Clan des Otori est une série que j’ai beaucoup appréciée. Situés dans un Japon médiéval imaginaire, les romans de Lian Hearn (alias Gillian Rubinstein) mêlent deux récits à la première personne. Au point de vue de Takeo, adolescent pacifique conduit malgré lui sur la voie du guerrier, succède celui de Kaede, jeune fille élevée en otage qui ne rêve que de regagner sa liberté. Habituellement peu friande de la focalisation interne, j’ai été happée par cette saga à l’écriture fluide et poétique.

Les personnages, les us et coutumes, les paysages, tout dans l’univers de Lian Hearn m’a immédiatement dépaysée. Les clans de guerriers qui se suicident à tour de bras pour ne pas perdre la face, les mystérieux membres de la Tribu aux pouvoirs étranges, les doux Invisibles qui s’interdisent de tuer : trois mondes qui n’auraient jamais dû se croiser s’unissent en la personne de Takeo. Du côté des femmes, la manipulation politique a maille à partir avec la force d’âme et l’amour. Les personnages secondaires ont une psychologie complexe qui ajoute au sel de l’histoire : timides, agressifs ou menteurs là où on ne les attend pas, et irrémédiablement humains en dépit de leur puissance.

Mêlant culture japonaise, bouddhisme et magie mystique, Le Clan des Otori est un mélange d’action et d’intimisme, où les combats se jouent autant par les armes que dans le cœur des protagonistes. Le cliché est peut-être effleuré, mais Lian Hearn en évite les principaux écueils par de multiples rebondissements. J’ai particulièrement aimé la manière dont Takeo réagit à la terrible prophétie qui lui est faite : son acceptation passive prend à rebours la lutte contre le destin à laquelle les Grecs nous ont habituée. Les non-dits sont quasi inexistants entre les personnages : la notion de secret s’en trouve enrichie, et le dénouement de l’histoire dans le tome 4 n’en est que plus intéressant.

Et vous, qu’en pensez-vous ? Avez-vous déjà lu Le Clan des Otori ? Cette série vous a-t-elle plu ? Je songe à lire Shikanoko du même auteur : j’adore son écriture, littéraire et riche en vocabulaire, et ce Japon lointain qu’elle dépeint, avec sa part de familier et d’inconnu. Je serai heureuse de lire vos commentaires ! 🙂

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