La fille du roi de la vase, de Hans Christian Andersen

Publié en 1858, je suis tombée sur ce conte par hasard en poursuivant ma lecture des contes d’Andersen en version intégrale (merci ô mécène). Presque aussi long que La Reine des Neiges, mais bien moins célèbre, La fille du roi de la vase relate les aventures d’Helga, issue de l’union improbable du roi de la vase, tronc d’aulne aux branches marécageuses, et de la princesse d’Égypte, jeune femme d’une incomparable beauté. Tragique, poétique, mystérieux, haletant, les adjectifs ne manquent pas pour qualifier ce conte qui ne ressemble à aucun autre.

Belle jeune fille assoiffée de sang le jour, triste crapaud hideux la nuit, tel est en effet l’héritage de la petite Helga, sauvée par des cigognes et adoptée par des Vikings. En proie aux aléas de sa double nature, cette héroïne fascinante traversera bien des péripéties pour rompre sa terrible malédiction. Autour d’elle gravitent des personnages plus légers, telles que les cigognes narratrices voguant entre le Danemark et le pays des pharaons, ou plus tristes, comme la mère adoptive désemparée, craignant la fille et aimant le crapaud.

On retrouve dans La fille du roi de la vase de nombreux éléments typiques des contes d’Andersen. À commencer par la puissance de l’amour chrétien, rédempteur universel et absolu, à condition qu’il soit sincère. La quête de soi et la double nature, que l’on retrouve notamment dans La Petite Sirène, sont ici traitées d’une manière très différente, plus manichéenne et pourtant plus énigmatique. Quelle morale retenir de ce conte insolite ? En dépit de sa bienveillance, l’amour divin ne triomphe que dans la mort, et la métamorphose d’Helga laisse de nombreuses questions sans réponse. Comme le laisse entendre la conclusion improbable de cet étrange récit, l’essentiel se trouve peut-être dans l’ironie du temps qui passe !

Avez-vous lu La fille du roi de la vase ? Qu’en avez-vous pensé ? Si vous souhaitez le lire, il est disponible sur Gallica. J’ai adoré l’étrangeté de ce conte, mais la fin ne m’a pas satisfaite. Une furieuse envie de réécriture me démange : qui sait si la suite La Bibliothèque m’en donnera l’occasion ? 😉

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Par ici, lecteur !

Cet article vous a plu ? Parlez-en autour de vous !