Condition de l’homme moderne, d’Hannah Arendt

Ce livre est compliqué. Inutile de se le cacher, à moins que vous soyez déjà très avancés en philosophie, cet essai risque de vous ennuyer. Je n’ai commencé à l’apprécier qu’à ma troisième lecture, et je le déconseille à quiconque n’a pas lu Luc Ferry et Yuval Noah Harari, qui sont d’excellentes introductions à toutes les œuvres philosophiques. Alors pourquoi recommander un livre aussi difficile d’accès ? Parce qu’il offre un point de vue très intéressant sur la société actuelle, que je m’efforcerai de vous expliquer en le résumant grossièrement.

Arendt divise l’activité humaine en trois catégories : le labeur, la fabrication et l’action. Le labeur, ce sont toutes les activités répétitives accomplies par l’être humain, dans le seul but de gagner de quoi se nourrir, nourriture que l’homme pourra ensuite consommer pour continuer à travailler. C’est un cercle de type travail à la chaîne, qui demande davantage de répétition que de réflexion.
La fabrication est une ligne droite. C’est une création, avec un début et une fin : de l’idée de l’objet que l’on veut créer, jusqu’à son achèvement concret. Ce sont toutes les activités artisanales et artistiques, qui modifient le monde pour se l’approprier.
Enfin, l’action (ma préférée). Elle est à l’image des affaires humaines : imprévisible et incontrôlable. Explication par l’exemple : impossible de prévoir que le diktat de Versailles en 1918 entraînerait la Seconde Guerre Mondiale suite à la crise de 1930, laquelle mènerait à la Guerre Froide… L’Histoire est une longue suite d’actions aux conséquences improbables. Et, idée que je trouve merveilleuse, chaque enfant porte en lui une série d’actions qui démultiplient les possibilités de l’espèce humaine.

Alors pourquoi lire Condition de l’homme moderne ? Parce qu’il permet de mieux comprendre les notions fondamentales de travail et de politique. D’un côté le travail, qui mélange la routine dénuée de sens à la créativité. De l’autre la politique sans action, parce que nos politiciens sont d’abord des salariés. Au milieu de tout cela, la promesse et le pardon, qui donnent foi en l’avenir, et les naissances, qui renouvellent le monde.

Si vous souhaitez en savoir plus, je vous recommande vivement l’article de Wikipédia, détaillé sans être trop savant. Et si vous avez déjà lu Hannah Arendt, ou que vous avez des questions, je lirai avec plaisir vos commentaires 🙂

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